01min53 – 16/9 – HD – 2012.
Un train crie au loin. Une femme court sur les rails. Elle est poursuivie. Un homme la rattrape et la bâillonne. Le train se rapproche. Elle est évanouie sur les rails, il lui attache les mains dans le dos et la laisse à l’abandon. Le train hurle, féroce.
Au début de la séquence le décor n’est pas vraiment intelligible à cause de la succession des gros plans. Le film est rythmé par le son d’un train à l’approche. On suppose alors que l’action se déroule sur une voix ferrée. Le stéréotype de la femme kidnappée et ficelée sur les rails d’un train est volontairement installé. Un pano vertical final fait alors découvrir la ville en toile de fond et la déambulation d’un personnage masculin en direction de celle-ci, le personnage féminin lui disparaît progressivement du champs au son du passage du train. On se rend compte que les rails correspondent à celle d’un tramway en construction. Les barrières roses délimitent le champs de l’action comme une sorte de petit théâtre. La posture des personnages devient de ce fait complètement absurde par la gratuité du geste accompli, comme un jeu cruel et pervers : aucun train ne passera jamais. J’évoque, grâce au son du train qui passe, la mort fantasmée des deux personnages.